samedi 30 mai 2009

Des perles et des cochons

Loin de moi l'idée de faire un titre tendancieux... :p

Cela dit, si je commence à appliquer la loi du "politically correct" et du "bien pensant" sur ce site qu'est censé l'ouvrir, où va-t-on, je vous le demande!

Un petit billet de week-end pour vous dire que primo vous avez bien de la chance de pouvoir encore me lire et que secundo, j'ai encore une "bombe d'école d'art" à vous faire partager.

Pour commencer, faut vous dire que je viens d'échapper à une mort quasi-certaine dûe à une intoxication alimentaire. Je vous vois déjà... n'allez pas croire que ça vient du resto indien du coin -qui s'avère d'ailleurs être excellent et presque dans mes moyens-, car l'aliment suspect numéro 1 se trouve être un steack hâché peu cuit genre east coast. Je viens donc de passer quelques jours plus que déprimants entre mon seau fétiche (en plastique bleu, très important la couleur) et mon parquet -excellent pour refroidir quand on a de la fièvre et pas de terrasse-.
Cela dit je comprendrais -bien que dans une spleenante déception- que mes états de santé de soulèvent pas un déferlement d'enthousiasme de votre part.

Par contre, ce que j'ai à vous dire à propos de l'esi -encore elle!- a de quoi vous passionner.
En effet, il s'agit là encore d'une histoire époustouflante. Mais commençons par le début:

Il y a quelques mois de ça, j'ai dû remettre un travail sur un artiste "du réel". J'avais choisi de parler de Titouan Lamazou.

*Rien que là, je vous sens interloqués: "mais COMMENT ose-t-il parler d'un tel mécréant qui a eu le culot de vendre son âme au commerce en étant sponsorisé par l'UNESCO?!!" ben vous avez raison. Apparemment, ça ne se fait pas, c'est même de très mauvais goût.*

J'apprends, par des voies aussi détournées que peu praticables que j'ai obtenu la glorieuse note de 12/20 à ce travail médiocre, note qui fait évidemment un peu tache au milieu des 16 et des 17 de mes petits camarades.

Or, cette semaine, j'ai *enfin* pu récupérer mon travail. Enfin osons dire que ça n'a pas été tout seul. En effet, je ne me suis vu rendre au début que les 4 premières pages.. il me manquait donc ma conclusion, et tout ce que je pouvais voir était une petite remarque pour le moins curieuse annotée sur ma page de titre. Je ne peux résister à la tentation de vous la restituer:

"Recherche biographique intéressante alourdie par des considérations inutiles... Dommage. 12"

*Oui, moi aussi je souris narquoisement*

Ni une ni deux, je cherche où j'ai pu avoir le malheur d'inclure de telles sottises... et me rends compte qu'il me manque la fin de mon travail. Je vais donc réclamer. Là, le"professeur" responsable de la remarque me dit tout d'abord que je me trompe.
Haha, pas dur de lui montrer "in vivo" que non. Il met alors en route son plan B: "ah, mais j'ai dû l'oublier chez moi". Ah ben ouais mais malheureusement, je trouve ça plus que douteux, étant donné qu'il a rassemblé toutes les copies dans MA fourre de dossier aisément reconnaissable parce qu'elle est jaune et qu'y a que moi qui met mes dossiers dans des fourres de dossier. En plus, je 'ai vue, cette conclusion. Le niais avait retourné la mauvaise page en cherchant le travail d'une camarade. Donc il finit par retrouver ma conclusion. Merveilleux, je veux donc la prendre et là, j'essuie un refus "ah non, c'est l'original!!" (ah bon, il a photocopié le début mais pas la fin??)
Je suis donc obligé d'insister *encore* pour qu'il aille me faire "in minute" une photocopie.
Et je découvre enfin ce qui a froissé l'honneur de ce petit monsieur:

En fait, je me permets de noter dans ma conclusion que Lamazou est un "artiste reporter par excellence" . Premier point qui blesse! Ne dénigrès-je pas de merveilleux reporters qui ont carrément fait des bandes dessinées sur leur voyages et qui sont bien, bien meilleurs -objectivement- que cet âne de Lamazou? Haha...

Un peu plus loin d'ailleurs, je note que "d'aucun n'ont pas hésité à dénigrer le travail de cet artiste", et enchaîne par dernier paragraphe magistral s'il en est -il est pas long, je vous le mets en entier, que vous puissiez juger:

"... En général, il *lamazou* a des connotations extrêmement péjoratives dans le milieu bien pensant de l'art contemporain. Taxe-t-on de commercial toute démarche artistique qui nécessite une mise en oeuvre financière importante? Ou dit-on que le travail n'a été fait que dans un but lucratif, et non purement artistique? N'accable-t-on pas plus généralement les artistes contemporains qui ont une démarche qui sort du carcan "art intellectuel" qui sévit dans le milieu de l'art depuis le début du XXeme siècle? Ces questions restent ouvertes."

Alors là m'sieurs dames.. accrochez vos ceintures, ça chie dans le ventilo. Que j'ose parler de milieu bien pensant de l'art contemporain.. mais que dis-je là?!! mais quelle honte!! Ces artistes qui au contraire ont tant contribués à notre liberté actuelle d'être payés à faire de la merde..
je devais me pendre, tiens! Et puis alors, parler d'art "intellectuel", mais où va-t-on je vous le demande! Cette tournure est délibérément insultante. On ne peut pas, je dis bien on ne peut laisser un élève se foutre d'une institution pareillement. C'est totalement inadmissible, et ça mérite une sanction exemplaire, au cas où il recommencerait à vouloir défendre ses opinions et réfléchir sur l'action artistique contemporaine. Après tout ce n'est qu'un artiste en devenir, il n'a qu'a faire ce qu'on lui demande et apprécier Chris Ware, merde à la fin! Qu'est-ce qu'il va prétendre "penser" et défendre une école de pensée morribonde. Je vous parie qu'en plus, il chauffe encore son appartement et roule sans catalyseur!
QU'ON LE FOUTE AUX GNOUF!! oh. oh oui je voulais dire "il faut que nous fassions en sorte de remettre ce dangereux individu dans le droit chemin de la saine pensée artistique contemporaine".


On se réjouit déjà du prochain post, non? ;)

1 commentaire:

  1. Oh oui ! Oh oui ! Un nouveau post ! Je te l'ai déjà dit, je ne suis pas contre l'art contemporain par principe. Là où je te rejoins et où je peux ne pas m'y reconnaître, c'est lorsqu'il devient aussi voire plus institutionnel que l'art "classique".
    Il y a aujourd'hui et depuis des décennies tellement de crainte de passer à côté de l'artiste du siècle que l'on adopte comme principe de base que toute production prétendue artistique vaut parce qu'elle est présentée comme artistique. Cela marche pour les œuvres comme pour les personnes. On n'ose pas prendre le risque de ne pas aimer un artiste proclamé et ceci même si l'on n'y comprend que dalle ou si l'on ne supporte pas l'œuvre.
    Alors, on se rabat sur tout ce qui est d'apparence "facile" et "classique" pour exprimer sa critique parce qu'il est indéniable que l'on passe ainsi pour une personne "qui sait ce que c'est que l'art d'aujourd'hui !". C'est à se taper le cul par terre de rire, parfois.
    Je ne le fais plus mais il fut un temps où je fréquentais les expositions d'art contemporain et j'affectionnais particulièrement les vernissages où entre deux goinfreries, les esthètes exprimaient la quintessence de leur savoir en matière d'art. Je t'assure que les fous rires étaient bien difficiles à retenir !

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